La préservation des équilibres financiers se présente aujourd’hui comme l’un des principaux défis de la conjoncture actuelle, avec pour ambition de parvenir à un résultat budgétaire équilibré (0% de déficit) à l’horizon 2026.
Si elle tarde toujours à s’attribuer une valeur, ou encore des actifs évalués, l’économie tunisienne est toujours dans l’incapacité d’amener les entreprises et les hommes d’affaires à consentir les investissements souhaités, dont l’apport et la diversification constituent à juste titre un moteur de croissance évident.
Les principaux axes du programme des réformes pour la période à venir tournent autour de la masse salariale, la compensation, la gouvernance des entreprises publiques et la fiscalité. Ils visent à maîtriser en urgence les grands équilibres, à booster la croissance et à préparer le terrain à la reprise souhaitée.
Il n’échappe plus à personne que l’économie tunisienne a aujourd’hui la valeur de ce qu’elle produit, ce qu’elle crée et ce qu’elle offre. Les aléas nous paraissent encore trop importants, trop contraignants pour attirer les investisseurs. Et comme dans les affaires on déteste l’incertitude, on n’investit pas justement à fonds perdus.
Parce qu’elle continue de perdre les opportunités et de rater les occasions de manière récurrente, l’économie tunisienne reste sous-valorisée. Elle ne s’est pas encore réconciliée avec le monde des affaires. Les bonnes affaires. Sa perspective de croissance n’est pas colossale. Le surendettement fait peser un risque de crise systémique. La gestion des ressources est souvent mal orientée. Les défaillances sont considérées comme un fait ordinaire, tandis que l’exigence d’une reprise prétendument exemplaire est ouvertement contredite. D’ailleurs, ce qui a été accompli jusque-là n’a pas réellement le potentiel pour attirer les investisseurs. Leur implication est toujours synonyme d’appréhension, de réserve, voire de méfiance. Et c’est ce que l’on craint pour la période à venir, notamment en l’absence de véritables motifs d’espoir.
A partir de demain, les autorités tunisiennes et le Fonds monétaire reprendront les discussions autour d’un nouvel accord de financement qui se poursuivront jusqu’au 22 février. Les équipes du FMI tiendront des réunions virtuelles avec la ministre des Finances, le ministre de l’Economie et de la Planification, le gouverneur de la Banque centrale et d’autres parties dont les départements sont concernés par les réformes à mettre en place. Mais au-delà des accords susceptibles d’être conclus ou non, la Tunisie n’aura d’autre choix que de retrouver une compétitivité plus que jamais perdue et surtout réinitialiser un cercle vertueux. Il est plus que nécessaire d’enclencher un véritable débat sur la situation économique et financière du pays. La relance et l’efficacité sont des dispositifs indispensables. Ils devraient avoir pour but de revenir à une économie réelle, empêcher les financements à perte et faire face aux attributions et aux charges économiques sans être couvert de dettes.